Le prétraitement regroupe toutes les opérations
obligatoires à faire subir à une image de façon à la rendre
exploitable. Pas une mince affaire !
Pour exploiter d'une manière optimale une caméra CCD, il est
nécessaire de procéder une correction radiométrique très soignée
des images.
L'analyse des caractéristiques des détecteurs a permis de mettre en
évidence deux types de parasites qui perturbent plus
particulièrement les images.
La présence de ces perturbations conduit à
l'introduction d'un bruit spatial dans l'image qui aura pour effet
de limiter la détectivité du capteur Ccd.
Pour éliminer leurs effets, il est donc nécessaire de soustraire de
l´image brute, une approximation des charges additives et de
diviser le résultat par une image compensant les charges
multiplicatives. C'est l'opération de prétraitement.
Comme nous l´avons vu précédemment , l´image de
sortie d´une caméra Ccd n´ayant subi aucune correction automatique
est une image brute. Elle contient non seulement
l´information que nous souhaitons extraire et visualiser, mais
aussi :
- Une image hermétique correspondant à la réponse
du capteur Ccd pour la pose la plus courte possible et réalisée
dans l´obscurité totale : c´est l´image de précharge nommée
aussi bias ou offset en anglais. Cette image reste en
général invariable quel que soit le temps de pose et la température
du capteur et évolue peu au cours de la vie d´une caméra. Elle peut
donc être réalisée une fois pour toutes à partir de la médiane d´un
lot d´une dizaine d´images.
Si la valeur de tous les pixels de l´image de précharge est
constante (au bruit près), on peut aussi soustraire cette constante
de l´image brute plutôt que de soustraire l´image de précharge
bruitée.
- Une image correspondant à la réponse thermique du capteur de la
caméra pour un temps de pose et une température donnés faite dans
l´obscurité totale. C´est le Noir ou Dark en anglais.
Pour être valable, cette image doit normalement être réalisée dans
les mêmes conditions que celles de l´image à traiter. S´il n'y a
généralement pas de problèmes en ce qui concerne la durée du temps
de pose, il peut ne pas en être de même pour garder constante la
température Ccd.
De cette manière on passe autant de temps à faire
des images qu´à faire des noirs. Dans le cas d´images du ciel
profond, cela peut devenir intolérable. C´est pourquoi en 1990
Christian Buil publia une méthode originale basée sur le fait que
les noirs sont proportionnels les uns par rapport aux autres quel
que soit le temps de pose et la température. C´est la méthode
d´optimisation du noir.
Cette méthode consiste à appliquer au Noir synthétisé à partir d´un
maximum d´images un coefficient ajusté de telle manière que la
variation de l´intensité des pixels d´une petite zone de l´image
soit minimum (en évitant si possible les étoiles). Il est entendu
que ce noir synthétique devra être corrigé de l´offset avant de
subir l´application du coefficient d´optimisation. Cette méthode
peut être mise en échec lorsque l´image à traiter contient un si
grand nombre d´étoiles que le fond de ciel n´est plus visible.
Les informations correspondant aux écarts de
sensibilités des divers photosites du Ccd auxquels s´ajoutent
d´autres tels que poussières ou vignettages optiques constituent,
comme nous l´avons vu précédemment, les charges multiplicatives.
Ces informations sont mises en évidence dans une image réalisée sur
un fond ciel brillant et uniforme. C´est la plage de lumière
uniforme (P.L.U.) ou flat-field en anglais.
Elle contient aussi l´image de précharge. Il est absolument
essentiel que la P.L.U. soit réalisée dans des conditions
identiques à celles de l´image à traiter (même télescope, même
filtre, plus généralement même combinaison optique jusque et y
compris le capteur). Cela implique que la caméra ne doit pas être
démontée entre la capture des images à traiter et celles de la
P.L.U., sous peine de rendre la correction de flat-field
inopérante.
L´opération "basique" de prétraitement consiste à
soustraire l´image du noir ainsi que de la précharge et à diviser
le résultat obtenu par l´image de flat-field à laquelle on
associera une constante dont la valeur devra correspondre à la
moyenne de tous les pixels de la P.L.U.
L´ensemble de ces trois opérations peut se faire d´une manière
automatique (voir Enlever offset, noir, flat (auto)) ou d´une
manière plus ponctuelle, image par image (voir pour cela Enlever
offset, noir, flat).
A chacune de ces opérations, on améliore la qualité du signal, mais
on ajoute aussi du bruit car les images de précharge, Noir et
P.L.U. sont elles-mêmes bruitées. Il convient donc de synthétiser
les images de calibration pour minimiser le bruit (voir la fonction
Créer ONF Maîtres).
D'autres opérations de prétraitement peuvent être appliquées :